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Lonchamp et la peinture

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Pierre Lonchamp est né le 5 Février 1925 à Salins les Bains (Jura).

Elève aux Beaux-Arts à Paris de 1947 à 1953, il est admis en 1950 dans l'atelier de Maurice Brianchon (1899-1979), peintre très décoratif dans la lignée de Bonnard et Vuillard.

Lonchamp reçoit le Prix de la Casa Velasquez en 1955 (Madrid) où il réside et travaille pendant 2 ans. Là, il admire Goya et "apprécie ce paysage âpre et rude". 

Dans les années 50, un courant artistique nouveau émerge, la Jeune Peinture, qui prône un retour au figuratif. Lonchamp est influencé à l'époque par ce mouvement et y participe : il expose ainsi chez « les peintres témoins de leur temps » au Salon de la Jeune Peinture au Musée d'Art moderne de la ville de Paris (membre du jury en 1960).

Il participe également à plusieurs reprises  au Salon d’Automne et au Salon des Artistes Français,  au Salon de l'Ecole de Paris, au Salon Comparaisons et au Salon Terres Latines.

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Sources : "Hommage à Pierre Lonchamp (1925-1978)"/Christian Bertre

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La peinture de Lonchamp a évolué tout au long de sa carrière. Le dessin aux traits marqués des débuts évolue vers une simplification des formes, la palette sombre bascule progressivement vers l'utilisation de couleurs vives et éclatantes. A partir des années 60, Lonchamp peint « par grandes surfaces, en choisissant deux couleurs primordiales pour chaque tableau : bleu et rouge, bleu et jaune, vert et rouge, ou quelques fois deux valeurs de rouge. Ce sont évidemment les dominantes : d’autres couleurs  s’intègrent au tableau mais elles ne sont pas essentielles. »  *

Sa rencontre avec Nicolas De Staël (1953), rencontre à la fois humaine et artistique, aura fortement marqué l'évolution de sa peinture. Il saura s'en nourrir tout en gardant sa personnalité et son originalité.

La pâte souvent épaisse étalée au couteau côtoie la transparente fluidité du lavis au pinceau : la peinture de Lonchamp est à la fois une peinture charnelle, gourmande et subtile. Et exaltante de vie.

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« J’aime la vie donc je la peins […].

Oui, je suis très avide. Très sensuel. Je dévore la vie, les choses, le travail.

Et je voudrais donner par mes toiles à aimer la vie comme moi, avec intensité. » *

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* Interview par Maurice Bruzeau,  Avril 1974, Revue  Télécommunications (voir onglet "Presse")

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De nombreux prix émaillent son parcours : Prix des Vikings (1950 à 1954), Prix Guillou (1951), L’important Prix Chenavard attribué par l’Ecole des Beaux Arts (1952), le Prix Eléonore de Rothshild (1954), le Prix des Peintres (1955 et 1956).

On le voit aussi régulièrement à Paris, surtout à la galerie Epona, mais aussi à la galerie Rive-gauche, à la galerie Dauphine, à l'aéroport d'Orly et dans toute la France  ( Cannes, Montpellier, Dijon, Lens, Le Havre...)

L'étranger l'accueille : Madrid, Stockolm et Francfort où ses oeuvres côtoient celle de Buffet (1958),

Palm-Beach (1962), le Mexique (1973), Houston, Dallas, Tokyo, Bruxelles.

Lonchamp a également réalisé de grandes compositions murales pour de grands hôtels (Majorque, St Flour), le décor de la pièce "Voulez-vous jouer avec moi?" au théâtre de Montpellier et les illustrations du recueil de poèmes "Matraque" de Ph. Gardye.

Employé des Postes et remarqué pour son talent, Lonchamp a été beaucoup aidé et soutenu par l'Association Artistique des PTT. Cette association lui a notamment passé commande de très grands formats pour décorer des bureaux de Poste (St Raphaël, Montrond-les-Bains), des centraux téléphoniques parisiens ( Etoile, Montparnasse, Anjou, Elysées),

des bureaux administratifs et ministériels.​ 

Paul Ambille, peintre renommé et ami de Lonchamp, faisait aussi partie de cette association.

Lonchamp laisse une oeuvre riche, variée et abondante qui figure en majorité dans des collections particulières.

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Sources : "Hommage à Pierre Lonchamp (1925-1978)"/Christian Bertre

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Lonchamp, l'homme

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Né le 5 Février 1925 à Salins les Bains (Jura), Pierre Lonchamp est le second d'une fratrie de cinq enfants.

Sa famille est d'origine modeste, son père électricien et sa mère employée des Postes.

Âgé de 11 ans,  son instituteur  remarque ses talents artistiques naissants.

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Photo de classe 1936 

(Lonchamp au 2ème rang à la gauche de M.Monnier)

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Elève très doué et blagueur, il passe son baccalauréat en Juin 1943 à Besançon.

Dès Septembre 1943, Lonchamp devient maquisard dans le groupe Fontenay-Jura commandé par le Lieutenant Charles Quillet et participe jusqu'au 25 Septembre 1944 aux opérations. La Croix de Guerre lui sera décernée.

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Groupe "Charles" défilant à Lons -Le Saunier

(Lonchamp au-dessus de la croix)

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Son Lieutenant  qui le tient en haute estime signale que la peinture lui tient lieu de loisir.

Lonchamp ne pense toutefois pas en faire un métier à cette époque.

Après la base aérienne de Caza, Vichy et Londres, il quitte l'armée le 5 Décembre 1947 et devient employé des Postes.

Parlant très bien l'anglais, il travaille de nuit au Central International de la rue des Archives à Paris.

Lonchamp se marie en 1949 (sa femme est elle-même employée des Postes) après s'être inscrit à

l'Ecole des Beaux-Arts en 1947.

Il peint dans l'atelier rue Médéric installé au dernier étage du Central PTT Carnot à Paris (voir photo en haut de page).

Des escapades sont au programme, en particulier à Moret-sur-Loing, village qui avait attiré les impressionnistes.

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Lonchamp et des amis (1955)

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Les rendez-vous des copains, quelque peu dissipés, se font "Chez Papa" à Paris, bar de style vieux bistrot.

"Papa" devient mécène.

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En 1949 Lonchamp tombe dans un coma diabétique : c'est la première grosse alerte de la maladie qui le fera souffrir

de plus en plus et pour le restant de ses jours.

A la suite de l'obtention du Prix de la Casa Velasquez en 1955, Lonchamp part pour 2 ans en Espagne.

A son retour, après avoir habité différentes adresses, il finit pas s'installer aux Mureaux en 1959.

Il passe ses étés au Lavandou où il propose aux riches plaisanciers des gouaches représentant Ramatuelle, l'île du Levant....

Après 12 ans aux PTT, Lonchamp doit cesser le travail du fait de ses problèmes de santé. Il reçoit une pension d'invalide civil.

En 1962, fatigué par la vie parisienne, les Mureaux et la cherté des appartements, il s'installe pour 7 ans à Clermont de l'Oise  sur les conseils de ses amis Paul et Paulette Ambille, avant de louer pour 6 ans une maison à  Breuil-le-Sec. Il réside une courte année à Rotheleux et finit par s'installer définitivement rue Viénot à Clermont au rez-de-chaussée de la maison appelée "Le Tilleul". 

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Lonchamp et Guidi découpent une sculpture de ce dernier

dans le laboratoire du Dr Chatelier

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Dans les années 60, Clermont réunissait un vivier d'artistes de talents.

Outre le peintre Paul Ambille, faisaient aussi partie de la vie artistique clermontoise Ortaz (peintre), Michel Pierre Brunet (peintre), Maya Brunet (création de tapisseries), Janine Jude (création de tapisseries), Xavier Châtelier (peintre), Guidi (sculpteur et peintre).

Personnalité  attachante au caractère entier et à l'esprit libre et sans concession,

Lonchamp était un homme simple et amoureux de la vie.

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Lonchamp reçoit la médaille de l'Ordre

National du Mérite (Affaires culturelles)

Clermont 1977

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plein d'humour, tournant sa maladie en dérision, il cachait sa sensibilité et sa pudeur sous des dehors parfois abrupts et provocateurs : rugueux et agressif par timidité, son franc parler pouvait parfois dérouter.

Mais il restait après les retrouvailles un "type délicieux" ayant le sens de la convivialité et de l'amitié.

Nerveux et inquiet, il était difficile d'accès lorsqu'il créait ou quand un acheteur venait lui rendre visite.

Mais ses nombreux amis sont unanimes : ils se souviennent que sous une apparence bourrue, derrière une forte moustache et une grosse pipe, se cachait un coeur énorme.

Il aura marqué profondément toutes les personnes qui l'ont côtoyé tout au long de sa vie.

 

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Lonchamp décède le 26 Août 1978 dans une clinique de Pavillon-sous-Bois. Il est enterré à Breuil-le-Sec.

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Sources : "Hommage à Pierre Lonchamp (1925-1978)"/Christian Bertre

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   Lonchamp dans l'atelier Médéric, Paris 1955 

Lonchamp chez lui, Clermont de l'Oise 1977

Nature morte aux rougets (1957) 
Le Guilvinec (1958) 
Nature morte rouge (1975) 
Nu (1957)
Voiles jaunes, Lavandou (1975) 
Fille aux bas bleus (1976)
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